OECD’s Seed Schemes are working to protect food systems globally, with important benefits for least developed countries
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En tant qu'intrants agricoles clés, les semences jouent un rôle fondamental dans le développement de secteurs agricoles et de systèmes alimentaires résilients, qui sous‑tendent la sécurité alimentaire et la nutrition et soutiennent les moyens de subsistance des agriculteurs et des autres acteurs de la chaîne de valeur.
Le secteur des semences est véritablement mondialisé: on peut s'attendre à ce qu'un lot de semences passe par plusieurs pays pour subir des opérations de multiplication, de production, de traitement et d'emballage avant de parvenir à l'agriculteur. Ce secteur est aussi sensible au facteur temps, avec des périodes définies pour le semis et la récolte des différentes cultures. Ainsi, les restrictions nécessaires touchant les déplacements, que les gouvernements ont mis en place pour protéger leur population de la COVID‑19, pourraient avoir une grave incidence sur la production, la certification, la distribution et le coût des semences.
Bien que de nombreux pays s'efforcent de maintenir les frontières ouvertes et de préserver les flux commerciaux, plusieurs problèmes liés au commerce sont en train d'émerger. L'augmentation du coût du transport aérien, due à la réduction du nombre de vols commerciaux, pourrait entraver les activités des chaînes d'approvisionnement et la livraison des semences dans les délais voulus. Les mesures limitant la mobilité des personnes ont une incidence sur divers processus de production, de commerce et de vente. En outre, les retards aux frontières, dus au renforcement des mesures de sécurité et à la réduction du personnel, ont des conséquences sur les délais et les coûts. Selon la durée de la pandémie et de l'application des mesures de confinement associées, les effets de la COVID‑19 sur le secteur des semences et ses chaînes d'approvisionnement pourraient se faire ressentir à long terme.
Qu'est ce que cela signifie pour les PMA?
Les restrictions au mouvement mises en place par les gouvernements pour protéger leur population de la COVID‑19 sont problématiques pour tous les pays, mais elles sont susceptibles d'avoir un plus grand impact sur les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA), qui sont particulièrement touchés par le ralentissement économique. Ces pays sont aussi relativement plus dépendants de l'agriculture en tant que secteur économique clé et source essentielle de la sécurité alimentaire nationale.
Bien que la plupart des semences de printemps et d'automne soient déjà arrivées dans leur pays de destination finale avant que les restrictions aux voyages liées à la COVID‑19 aient été mises en place, de nombreux pays développés et en développement ne savent pas si les semences qui sont actuellement en train d'être produites pour être semées pendant les prochaines saisons de croissance arriveront à temps.
À la récente réunion annuelle des systèmes de semences de l'OCDE, un représentant de l'Association africaine du commerce des semences (AFSTA) s'est dit préoccupé par le fait que de nombreux pays africains dépendent de leurs voisins et des marchés régionaux pour l'approvisionnement. La réduction de l'accès à de bonnes semences de variétés modernes pouvait créer des problèmes concernant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans certains pays, en particulier les PMA. Les restrictions appliquées aux mouvements et au transport peuvent limiter la fourniture de semences sur le marché international, et les PMA pourraient avoir du mal à soutenir la concurrence en matière d'accès en raison de l'augmentation des prix. Il est manifestement nécessaire de maintenir les flux commerciaux pour garantir l'accès aux produits essentiels.
De nombreux PMA dépendent aussi du commerce en tant que moteur de la croissance économique, de la production et de la vente de produits sur les marchés étrangers. Néanmoins, la pandémie de COVID‑19 a une forte incidence sur la demande émanant des marchés clés pour les PMA, comme l'Europe et les États‑Unis, ainsi que sur la logistique des échanges avec ces marchés. De nombreux pays de l'hémisphère Sud jouent un rôle important dans la production de semences pour les marchés de l'hémisphère Nord pendant la contre‑saison, ce qui peut constituer une source précieuse de recettes d'exportation. Par exemple, les semences de maïs qui doivent être semées au printemps en Europe peuvent être produites pendant les mois d'hiver au Sénégal. Mars, avril et mai sont des mois cruciaux pour le semis des cultures de printemps (maïs, tournesol, fèves de soja, canola, blé de printemps, orge, légumes de plein champ, etc.) dans l'hémisphère Nord et des cultures d'automne dans l'hémisphère Sud. Bien que la plupart des semences de printemps et d'automne soient déjà arrivées dans leur pays de destination finale avant que les restrictions aux voyages liées à la COVID‑19 aient été mises en place, de nombreux pays développés et en développement ne savent pas si les semences qui sont actuellement en train d'être produites pour être semées pendant les prochaines saisons de croissance arriveront à temps.
Systèmes des semences de l'OCDE et PMA
Le maintien du libre flux des échanges de semences au niveau international demande de la coopération et de la confiance. Depuis les années 1960, les systèmes des semences de l'OCDE permettent de certifier l'identité et la pureté variétales des lots de semences destinés au commerce international. En 2020, 61 pays, dont 4 PMA (Ouganda, Sénégal, Tanzanie et Zambie) ont participé aux systèmes des semences de l'OCDE.
En 2016‑2017, 1,2 milliard de kg de semences ont été certifiées dans le cadre des systèmes de l'OCDE, soit environ un tiers (28%) du total des exportations mondiales de cultures de plein champ (légumineuses, céréales cultures industrielles et fourrages). Actuellement, plus de 60 000 variétés de cultures agricoles sont enregistrées au titre des systèmes des semences de l'OCDE.
Ces systèmes se fondent sur un système accessible d'inspection des cultures et d'essai en parcelle de contrôle pour garantir l'identité et la pureté des lots de semences. De ce fait, plusieurs pays et marchés régionaux (par exemple l'UE) ont intégré dans leur législation les normes de l'OCDE en matière d'identité et de pureté variétales.
Le système de certification de l'OCDE est l'un des éléments du cadre réglementaire international qui régit le secteur formel des semences et facilite les échanges. L'OCDE travaille en étroite collaboration avec des organisations comme l'Association internationale d'essais de semences (ISTA), qui vise à garantir l'uniformité des processus d'échantillonnage et d'essai des semences, et l'Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV), qui harmonise les mesures de protection des obtentions végétales et garantit les droits des obtenteurs dans les différents pays. Dans le cadre de ses systèmes, l'OCDE collabore aussi avec des organismes sectoriels comme l'Organisation mondiale des agriculteurs (OMA) et la Fédération internationale des semences (ISF) pour aider les pays à développer leur secteur formel des semences.
Tandis que de nombreux PMA commencent à établir des politiques et des cadres réglementaires en matière de semences en vue de faciliter le développement d'un secteur formel, certains pays, comme le Togo et le Myanmar, font appel aux systèmes des semences de l'OCDE pour obtenir plus de renseignements sur la certification en la matière.
Pour aider les nouveaux candidats et les pays participants et assurer la bonne mise en œuvre des règles et des directives, des formations sont proposées aux fonctionnaires gouvernementaux dans le cadre des systèmes de l'OCDE. La Zambie et la Tanzanie y ont toutes deux participé récemment. Ce type d'activités de renforcement des capacités et de soutien international, destinées à consolider la mise en œuvre, est d'autant plus important du fait de la pandémie de COVID‑19.
Formation sur les semences en Tanzanie (©Eddie Goldschagg/South African National Seed Organization)
En travaillant avec les gouvernements, par l'intermédiaire des Autorités nationales désignées, le soutien international peut contribuer à harmoniser les normes et procédures de certification des pays participants et faciliter le mouvement transfrontières des semences agricoles de qualité. Les normes contribuent non seulement à améliorer la qualité de la production agricole nationale, mais aussi à développer les marchés d'exportation internationaux et régionaux et à rassurer les agriculteurs, les producteurs de semences et les autorités, grâce à l'ouverture de nouveaux marchés. La Tanzanie et la Zambie sont des producteurs majeurs de semences de maïs et de sorgho pour la région de l'Afrique du Sud‑Est, et la certification de l'OCDE permet de fournir une garantie de qualité à leurs producteurs et partenaires commerciaux.
Faire face ensemble aux effets de la COVID 19
Dans le contexte très incertain de la crise liée à la COVID 19, la coopération internationale est essentielle pour préserver les flux commerciaux. L'OCDE travaille avec les pays participants pour coordonner les actions des gouvernements et du secteur privé et trouver des solutions pour faire en sorte que les semences agricoles arrivent à temps pour le semis. Voici comment.
• Respecter les règles et les directives mais s'adapter: les effets de la COVID‑19 sont ressentis de manière différente selon les pays, en fonction des cultures et des saisons (de plantation ou de récolte). De nombreux pays, par exemple en Europe, ont classé l'agriculture parmi les secteurs "essentiels". De ce fait, le personnel et les entreprises de certification sont autorisés à poursuivre leurs activités tout en respectant les règles de distanciation sociale. D'après l'Association africaine du commerce des semences, la délégation de l'autorité au personnel des entreprises a été essentielle pour permettre que la certification des semences se poursuive pendant que les restrictions au mouvement et les mesures de distanciation sociale sont en place.
• Communiquer et harmoniser: La communication permet d'échanger les meilleures pratiques et l'harmonisation des mesures entre les pays facilite les processus. Les organismes régionaux comme l'AFSTA ou l'Asia and Pacific Seed Association (APSA) peuvent aider à mettre au point des stratégies qui facilitent les échanges. Même les pays dont le secteur de production des semences est réduit reconnaissent le rôle important joué par les autres pays producteurs de semences et appuient la recherche de solutions pour faciliter le commerce international des semences. Dans le cadre des systèmes des semences, l'OCDE travaille désormais avec les pays participants pour élaborer des lignes directrices concernant l'application flexible des règles et directives en situation d'urgence.
• Rester informé et préparé: Étant donné que la situation évolue constamment, il est important que les décideurs et les organismes de réglementation reçoivent régulièrement des renseignements exacts, fiables et actualisés. Un certain nombre d'Autorités nationales désignées organisent des réunions de mise à jour hebdomadaires et sont en contact régulier avec le secteur, directement ou par l'intermédiaire d'organismes de certification comme l'ISF et l'OMA. Les technologies numériques ont permis à de nombreux organismes de certification de poursuivre leurs activités pendant que les prescriptions en matière de distanciation sociale étaient en place, et elles jouent un rôle de plus en plus important en ce qui concerne l'échange de renseignements entre les pays, ce qui facilite les processus d'importation et d'exportation.
L'objectif ultime des systèmes des semences de l'OCDE est de faire en sorte que les agriculteurs puissent se fier aux semences qu'ils achètent et que les producteurs de semences aient accès aux marchés internationaux. La coopération internationale reste essentielle pour faire en sorte que tous les pays, en particulier les PMA, puissent tirer profit de ces avantages.
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