26 août 2018

Le Malawi récolte ce qu'il sème

by Deanna Ramsay / in Tribune libre

L'export de soja et d'arachides bénéficie au pays et à ses agriculteurs

Les montagnes qui marquent la frontière avec la Zambie, au loin, surplombent une étendue de soja croustillant et doré, sur le point d’être récolté.

Bester Glandson se tient au milieu du champ, parlant de son passage à la culture du soja et de ce que cela signifie pour elle et sa famille.

"Je n'avais pas de maison. Je ne pouvais pas m'occuper des enfants. Mes enfants étaient pauvres", a-t-elle déclaré.

Mais suite à sa participation à un programme de formation dans le cadre d’une nouvelle stratégie commerciale au Malawi favorisant en particulier l’export de nouveaux types de cultures, Glandson a vu son revenu augmenter.

Grâce au programme géré par l'Association nationale des petits exploitants agricoles du Malawi (NASFAM en anglais), elle a bénéficié d’un hectare de terre pour mettre en pratique sa formation, et a appris à planter du soja et des arachides.

"Dans notre village, nous ne savions pas grand-chose des manières adéquates de cultiver nos terres", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle avait appris à former des stries sur son champ et à améliorer ses techniques d'irrigation.

Ces compétences se sont traduites par des rendements de bonne qualité. Et la NASFAM facilite la rencontre avec les acheteurs afin de garantir aux agriculteurs un marché pour leur soja et leurs arachides.

Le gouvernement et la NASFAM recherchent même de nouveaux marchés dans lesquels déverser la production agricole du pays, cherchant à commercer avec les pays voisins et avec l'Europe pour y écouler ses produits transformés.

La NASFAM gère à la fois les terres et la transformation des produits agricoles. Dans leur usine située sur le site industriel de Kanengo à Lilongwe, des femmes et des hommes trient des cacahuètes à la main, gèrent les machines qui moulent le riz et les noix blanches, et emballent les articles pour le transport.

Pour Christina Chatima, directrice du commerce au ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme du Malawi, ce processus de transformation est la clé du développement du pays.

"L'agriculture a été très importante pour le Malawi car traditionnellement, la plupart des produits sur lesquels on a pu compter provenaient de ce secteur en particulier... Et la concentration a surtout porté sur les produits bruts. Et maintenant nous disons que non, nous devons ajouter de la valeur, " dit-elle.

Elle a ajouté: "Si vous regardez les produits bruts, ils n’offrent pas la valeur nécessaire que vous souhaitez obtenir... Nous essayons d’industrialiser, nous ajoutons de la valeur pour augmenter les échanges internationaux par nos exportations."

"Et c'est exactement ce qui se passe."

Ces changements se traduisent en de nouveaux emplois dans la transformation de produits bruts et, pour les agriculteurs, en davantage de possibilités de vendre leurs récoltes à un prix raisonnable.

Chatima a déclaré: "Les agriculteurs qui ont été impliqués dans le projet en ont beaucoup bénéficié. En ce sens qu'ils ont diversifié leurs revenus ; les niveaux de pauvreté ont réellement diminué ; ils sont même capables de soutenir les enfants qui vont à l'école et ça c'est le programme national contre la pauvreté. Nous sommes très heureux d'être en partenariat avec la NASFAM pour mettre en œuvre la Stratégie Nationale d'Exportation et le programme gouvernemental de réduction de la pauvreté ".

Pour Bester, debout derrière sa maison le long d'une route poussiéreuse encerclée de champs, et d'autres agriculteurs essayant ces nouvelles cultures, les avantages ont été majeurs.

Elle a dit: "Ma vie s’est beaucoup améliorée. Nous faisons de bons profits. Je suis maintenant capable d’acheter des vêtements pour mes enfants. Je suis capable de les nourrir. Mais le principal avantage est la maison. J'ai fabriqué des briques pour la maison, je l’ai construite et mis en place des plaques de tôle ondulée pour le toit. Le travail n’est pas encore terminé."

Mais, ajoute-t-elle, "L’avenir me sourit".

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