Découvrez ce qui vous attend lors de l'événement biennal "Aide pour le commerce" de juillet 2019
Publié à l'origine sur Devex le 11 mars 2019.
Les pays les moins avancés détiennent la plus petite part du commerce mondial, mais leur croissance économique est extrêmement dépendante d'un petit nombre de produits de base – une constatation centrale dans l'ordre du jour de l'Examen global de l'Aide pour le commerce organisé par l'Organisation mondiale du commerce en juillet.
L'examen, qui aura lieu du 3 au 5 juillet à l'OMC à Genève, mettra en lumière ces difficultés grandissantes que rencontrent les pays les moins avancés dans un climat de protectionnisme accru et appellera les membres du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques à réaffirmer leur engagement en faveur de l'Aide pour le commerce.
"C'est l'occasion de rappeler que beaucoup a été fait, mais que beaucoup reste à faire", a déclaré à Devex Ratnakar Adhikari, Directeur exécutif du Secrétariat du Cadre intégré renforcé. "Malgré le resserrement budgétaire que connaissent plusieurs pays, il importe que les pays développés – en particulier les donateurs du CAD – continuent d'appuyer résolument l'Aide pour le commerce."
Le Cadre intégré renforcé (CIR) est un partenariat multilatéral au sein de l'OMC destiné à aider les PMA à utiliser le commerce comme moteur de croissance, de développement durable et de réduction de la pauvreté. Le CIR collabore directement avec les gouvernements pour renforcer les systèmes, les capacités et les infrastructures qui peuvent faire progresser les marchés et ouvrir des possibilités commerciales. En outre, il joue un rôle important dans l'élaboration d'un programme d'examen mondial et dans la réalisation des travaux de recherche qui l'appuient.
Dans un entretien, M. Adhikari a mis en avant les messages clés qui ont été convenus entre les donateurs et avec ces derniers dans le cadre de l'examen mondial visant à aider les économies les plus défavorisées à faire prospérer leurs marchés et à tirer profit du commerce mondial.
Privilégier la diversité économique
"Jusqu'à présent, près de 300 milliards de dollars ont été engagés dans le domaine de l'Aide pour le commerce", a dit M. Adhikari. "Les PMA dans lesquels nous travaillons activement ont reçu une part de près de 25% de ce total. Cette proportion est importante, mais il faut en même temps se demander comment l'utiliser effectivement."
La question de savoir comment améliorer l'efficacité de l'Aide pour le commerce est un sujet de débat important pour permettre d'accroître la part de marché des PMA, de même que la question de la diversification des économies.
"Pris dans leur ensemble, les PMA détiennent une part de marché de 0,95% dans le commerce mondial", a dit M. Adhikari. "Ce chiffre est très modeste. Une augmentation marginale a été enregistrée en 2017 après trois ans de baisse. La faute en revient principalement à la concentration des exportations. Plusieurs PMA affichent un taux de concentration des exportations de près de 97%." Par exemple, en Angola, près de 97% des exportations sont concentrés sur un seul secteur – celui du pétrole brut et raffiné.
D'après M. Adhikari, l'Aide pour le commerce constitue un moyen d'aider les PMA et d'autres économies à élargir la portée de leur marché et à réduire leur dépendance à l'égard de produits uniques, situation qui pourrait nuire à l'économie et aux moyens de subsistance en cas de chocs économiques. La question de savoir comment appuyer et faciliter une telle démarche sera un point important de la discussion.
Privilégier le commerce inclusif
Une place de plus en plus importante est accordée à l'élaboration d'un programme sur le commerce inclusif créant des possibilités pour les membres de la communauté marginalisés, a dit M. Adhikari, en faisant observer que l'Aide pour le commerce entendait s'aligner sur les objectifs plus larges des Objectifs de développement durable.
"Les ODD – qui appellent à un commerce inclusif – visent non seulement les personnes qui se situent dans le courant dominant, mais aussi les personnes marginalisées, y compris les communautés minoritaires, les agriculteurs, les petites et moyennes entreprises et les personnes vivant avec un handicap ", a t il déclaré. "Toute personne devrait bénéficier du commerce, cette règle est désormais la norme – en partie du fait des ODD et en partie du fait de l'engagement du secteur privé en faveur de la cause du commerce inclusif."
Les débats à l'ordre du jour de l'examen mondial porteront notamment sur les meilleures façons de parvenir à un commerce inclusif. M. Adhikari a expliqué qu'il importait d'appuyer l'élaboration de politiques et de cadres pour que le gouvernement et le secteur privé soient en accord sur ce que signifie le commerce inclusif et sur la façon de le mesurer.
Comprendre les nouvelles tendances
L'examen aura lieu en même temps que la publication d'une étude exhaustive sur l'Aide pour le commerce dans le monde: "Panorama de l'Aide pour le commerce". Cet ouvrage mettra au jour l'évolution des tendances dans le cadre de l'Aide pour le commerce, y compris les changements de besoins et de priorités en matière d'aide au développement dans ce domaine.
"La publication analyse les priorités et expose leur évolution depuis 2006, année du lancement de l'initiative Aide pour le commerce", a déclaré M. Adhikari. "Au départ, l'accent était placé sur l'agriculture – qui demeure une priorité."
L'agriculture, les transports et l'industrie comptent aujourd'hui pour 70% de l'Aide pour le commerce. Toutefois, les nouveaux chiffres montrent que de plus en plus d'investissements sont destinés au secteur des TIC car les pays voient dans la vente en ligne une possibilité d'expansion de leurs marchés; en outre, grâce à l'amélioration des moyens de communication, ils peuvent mieux échanger avec leurs partenaires commerciaux dans le monde.
Toutefois, les données mettent également au jour les conséquences d'une importance accrue accordée au financement des infrastructures et aux banques, qui relèvent de l'initiative Aide pour le commerce. M. Adhikari analysera les chiffres pour déterminer si cette nouvelle situation pousse les pays à réaffecter des ressources allouées à d'autres domaines importants – y compris le renforcement des capacités par l'éducation, l'investissement dans le matériel visant à améliorer la production et la réglementation.
L'impact de l'Aide pour le commerce
Le mot d'ordre de l'examen mondial est que l'Aide pour le commerce est une initiative précieuse qui a des conséquences positives pour les pays en développement. Pour illustrer cette idée, des études de cas mettront en avant les domaines d'action de l'Aide pour le commerce et ses résultats. Le CIR sera l'une des organisations exposant ses études de cas.
"Nous avons constaté que grâce à l'appropriation par les gouvernements, nous avons réussi à obtenir des résultats", a dit M. Adhikari. "Au Burkina Faso, nous avons contribué à modifier le processus de production des mangues pour obtenir des résultats significatifs. Auparavant, les mangues étaient séchées sur une table en bois. Dans le cadre d'un projet que nous avons appuyé, le gouvernement a accordé une subvention aux producteurs pour qu'ils installent une table en acier, qui est plus hygiénique et permet de limiter les pertes. Les entreprises du secteur privé ont jugé l'idée excellente et ont acheté davantage de tables de ce type pour obtenir des résultats."
L'éducation concernant les normes, les bonnes pratiques agricoles et la compréhension de la certification biologique ont fait partie des moyens d'appui qui ont permis de tripler les exportations dans le cadre de ce projet.
"Par conséquent, 3 000 personnes de plus ont été employées dans le secteur", a indiqué M. Adhikari.
Des études de cas comme celle ci démontreront la diversité des idées et des solutions qui contribuent à faire de l'Aide pour le commerce un succès – parfois, des solutions de moindre ampleur et plus simples seront plus efficaces que des initiatives d'infrastructure à grande échelle.
Pour accéder à l'article original, veuillez consulter la page Devex ici.
If you would like to reuse any material published here, please let us know by sending an email to EIF Communications: eifcommunications@wto.org.